A l'automne 2016, nous partons, Michel, Monique, Volodia et moi, pour Karlovy Vary, d’où nous nous rendrons à Königstein, qui est à un peu moins de 200 kms, en passant par Litomerice, l’ancienne Litomeiertz où le grand-père a été conduit après avoir été arrêté.
Je ne pense pas que nous retrouverons le restaurant où les gendarmes leur ont offert à déjeuner, à son camarade et à lui, mais la ville, si elle évoque pour nous une page plutôt triste (encore que je ne manque jamais de me dire que s’il n’avait pas été rattrapé, nous ne serions peut-être là ni les uns ni les autres) est très pittoresque et nous y passons une soirée et une nuit agréables.
Et le lendemain, nous prenons la direction de Königstein. La forteresse s’avère plus impressionnante encore que dans les descriptions. L’entrée est très imposante et vous met tout de suite dans l’ambiance. Comme dit le grand-père, « ici ça ne rigole pas ».
La forteresse est une véritable ville, et la visite en est très intéressante.
Puis nous visitons le musée, dont la partie qui représente la période 1914-1918.
Il fait froid, mais le soleil brille, et tout ça n’a rien de lugubre. Nous voyons les bâtiments qui servaient de casemates.
Nous avons des indications pour essayer de trouver l’endroit où ils sont descendus: sans doute près de l’infirmerie où ils se sont cachés. La voilà. Nous approchons du mur d’enceinte, et nous nous penchons, comme le grand-père l’a fait quand il a parlé pour la première fois à Vladimir Gabine.
Diable, ils se sont vraiment laissés glisser le long de ce mur ? Et la nuit ? Le vertige nous prend. Mais il n’y a guère de doute : il y a bien la barre de fer entre les deux parties du créneau. Et si on compare avec les autres côtés de la falaise, c’est le plus « abordable ».
Encore sous la forte impression suscitée par la vue de ces rocs vertigineux le long desquels se sont laissés descendre un jour de mai 1915 deux jeunes gens de 24 ou 25 ans dont l’un était notre grand-père, nous continuons la visite en suivant le chemin de ronde tout autour de la forteresse.
Les vues sur l’Elbe sont magnifiques.