Le film "La grande illusion" aurait pu être tourné dans cette forteresse, tant le cadre et de nombreuses scènes semblent inspirés des évasions de Léon.
La tentative ratée de Königstein ne va pas décourager le grand-père. Deux fois encore il essaie de s'évader pour revenir sur le front :
- du camp de Strohen dans le nord de l'Allemagne par un tunnel que les prisonniers ont creusé. Mais bien sûr c’est quand le grand-père s’apprête à sortir que l’alerte est donnée !
- de Fuchsberg (Bon, enfin, ce camp n’a pas l’air formidablement bien gardé). Là il est tout seul. Quelle ténacité ! Il espère passer en Hollande, qui est toute proche, pour regagner la France. C’est à nouveau une « erreur » qui le fait prendre (ou le sauve) : il oublie son carnet, non au buffet de la gare comme dans mon souvenir, mais dans un café des environs car précisément il ne voulait pas rester dans la gare.
Mais nous sommes déjà en juillet 1918 et peu après, grâce à un accord entre les deux gouvernements, les prisonniers sont envoyés en Suisse où ils sont internés jusqu’à leur rapatriement après l’armistice du 11 novembre 18.
Émotion de retrouver dans les archives de la Croix-Rouge internationale dans la liste des prisonniers arrivant du camp de Fuchsberg, sous le numéro 147, le nom du grand-père. Puis dans le bordereau du convoi de rapatriement après l'armistice.* (vive la numérisation des archives!)
Et puis on y trouve aussi le rapport d’inspection du délégué de la Croix-Rouge, le Suisse Eugster, qui visita la forteresse Königstein en janvier 1915. On le voit sur cette photo au cours d'une visite au camps de Cottbus.
Comment vivaient les prisonniers ?
Voici le rapport d'Eugster sur les conditions de vie à Koenigstein.
*
Mes souvenirs de ce que disait le grand-père n'étaient pas faux; la vie était supportable à Königstein.